vendredi 4 décembre 2009

De la cruauté


Résumé:Chez le baron des Ravots, existait une coutume appelée le "conte de la Bécasse". Chaque convive, à la fin du banquet, après avoir dégusté une bécasse, racontait une histoire...

Mon avis: Je voudrais commencer ce billet par un constat (de mon point de vue. Je ne veux pas généraliser): l'étude des "classiques" à l'école comme Balzac, Zola, Stendhal, Maupassant, Hugo... pour ne citer qu'eux mais la liste est encore longue, ne nous aide pas à les apprécier. On aurait plutôt tendance à les fuir. Du moins, c'est ce qui s'est passé avec moi et il m'a fallu 15 ans pour me plonger, de mon plein gré, dans la lecture délicieuse de Maupassant. Mais tout ça ne serai surement jamais arrivé si France 2 n'était pas passé par là avec la collection Maupassant. Comme quoi la télé n'a pas que des mauvais côtés.
En effet, c'est en voyant La collection Maupassant et Au siècle de Maupassant(dédiée à d'autres auteurs comme Balzac, Barbey d'Aurevilly, Zola, Daudet, Hugo...) que ma curiosité à été piquée. De Maupassant, je n'avais lu qu'une nouvelle étudiée en classe de 1ere,: Une partie de campagne, qui m'avait laissé de marbre. mais en voyant les adaptations faites par l'équipe de Gérard Jourd'hui, je n'ai pas hésité à aller acheter deux recueils de nouvelles dont ces Contes de la bécasse.

Et alors me direz vous. Qu'en pensez? C'est un délice: ces nouvelles tantôt drôles (Les sabots qui m'a fait pleurer de rire devant l'ignorance d'Adélaïde), mais souvent cruelles (La folle, Saint Antoine (d'où l'on passe du rire à un effroi devant la cruauté d'Antoine), Aux Champs (celle qui m'a fait me poser des questions comme devant son adaptation magnifique sur France 2). On prend d'abord le parti de la mère Tuvache, se disant qu'elle a bien fait de ne pas vendre son enfant, on trouve les voisins sans cœur et seulement appâtés par l'argent. Mais le twist final nous démontre que les voisins n'ont peut être pas eu tort. C'est troublant ce que je dis. Mais c'est ce que pense l'enfant de la mère Tuvache qui lui reproche d'avoir gâché sa vie car il ne peux pas épouser celle qu'il aime car ils sont de deux mondes différents. Qu'auriez vous fait à la place de la mère Tuvache?)

Maupassant est aussi un maître dans l'art de la nouvelle. En peu de mots, il sait décrire un paysage, un personnage. Une situation est vite mise en place chez Maupassant mais sans négligence. Rien n'est oublié. C'est ce qui fait de lui l'un des meilleurs nouvellistes français. Et je prend un tel plaisir à le lire que je n'ai pas hésiter un instant à m'offrir l'intégrale des contes et nouvelles paru chez Omnibus.

Je voudrais finir en parlant de la nouvelle qui m'a le plus touché, car elle est pour moi, l'une des plus belles histoires d'amour que j'ai lu: La Rempailleuse. Cette femme n'a aimé qu'un seul homme dans toute sa vie, un petit bourgeois, fils de pharmacien, à qui elle donnait son argent durement gagné afin qu'il s'intéresse à elle. Et durant toute sa vie, elle s'est languie d'amour pour lui. Si bien qu'à sa mort, elle légua à ce pharmacien toute sa fortune. D'abord dégouté d'être aimé par une gueuse, il colère, ainsi que sa femme. Mais ça ne les empêche pas de prendre l'héritage.
J'ai eu honte devant le comportement de cet homme. Pourtant ça ne devrait pas me surprendre, les hommes sont souvent comme ça. Alors que les femmes... Mais Maupassant le dit mieux que moi, par l'intermédiaire de la marquise de Bertans:

Décidément, il n'y a que les femmes pour savoir aimer!

Que dire de plus.

Guy de Maupassant: Contes de la Bécasse, Folio, 210 pages, 1979

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