jeudi 17 décembre 2009

Envoutant voyage temporel


Résumé: Saint Domingue au 18e siècle, la plus belle colonie du Roi de France. La jeune femme d'un planteur de canne à sucre, d'abord effrayé par l'île opulente, se laisse peu à peu envouter; les chevauchées à cru sur la plage, les eaux noires et nues, le tambour de la nuit africaine qui monte avec les ombres. La dame de Saint Domingue va risquer sa vie en l'honneur des siens, alors que l'île s'affranchit de l'esclavage, dans la passion. Elle laisse en héritage le manuscrit de Port Ebène.

Mon avis: Quel envoutant voyage je viens de faire avec ce manuscrit là. Pendant cinq jours, j'ai été transporté sur cette île de Saint Domingue (redevenue Haïti aujourd'hui) par la voix de cette femme qui n'est jamais nommée. Elle nous raconte sa vie sur l'île de façon tellement captivante qu'on ne peut détacher son regard de la page où s'étalent ses mots.
Comme Jean Camus, le 2e personnage du livre, éditeur de son état et qui lit ce manuscrit j'ai été pris par l'histoire tumultueuse de cette île et de cette femme. D'ailleurs, les passages de Jean Camus qui s'intercalent à l'histoire de la femme de Saint Domingue étaient comme une pause bienvenue après les passages troublants et envoutant du manuscrit de Port Ebène.

Le livre n'a pratiquement aucun dialogue et est rempli de descriptions. Pourtant je déteste ça les descriptions habituellement. Mais Dominique Bona a su rendre ça passionnant et très fluide. Son style m'a charmé.
La fin du roman m'a laissé sans voix car je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit aussi brutale. Car, la belle dame de Saint Domingue à trompé son mari avec le fils de ce dernier qu'il a eu d'une esclave et qui se prénomme Pierre. Elle tombe enceinte et elle ne sait pas de qui est l'enfant: son mari Julien ou son amant Pierre dont la couleur de peau est d'un noir ébène éclatant. Sa fille étant née blanche, elle s'est senti rassurée. Mais la révélation finale est brutale et sans appel.
Ce livre qui trainait dans ma PAL depuis trois ans au moins m'a ouvert les portes d'un monde que je ne connaissais pas. Merci Dominique Bona pour cette découverte envoutante.

Dominique Bona: Le manuscrit de Port Ebène, France loisirs, 365 pages, 1998

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