samedi 29 janvier 2011

Dans la tourmente d'une révolte, le regard change


Résumé: Barcelone, octobre 1934. Quand la Catalogne se soulève pour réclamer son indépendance, Alejandro, un jeune cireur de chaussures naïf et enthousiaste, et son ami Vicente décident de s'engager dans ce combat. Ce choix va bouleverser leur vie...

Mon avis: J'ai choisi ce court roman de Joseph Kessel sur un malentendu. De par son résumé, je pensais qu'il allait nous parler des débuts de la guerre d'Espagne. (En un sens, c'est un peu un prémisse à cette guerre). En fait, il nous raconte juste une révolte, et surtout le regard d'Alejandro, jeune cireur de chaussures enthousiaste et naïf sur le monde qui l'entoure et sur ses amis lors de cette révolte.

L'auteur nous raconte en une petite centaine de pages cette journée de révolte où Alejandro va passer de cireur de chaussures à un anarchiste prenant les armes pour un semblant de liberté. Tout d'abord pour protéger son ami Vicente qui va lui montrer un visage pas très glorieux. Au point qu'Alejandro aura pitié de lui et qu'il s'en détournera pour livrer son propre combat.

Joseph Kessel était à Barcelonne lors de cette insurrection en 1934. Et ces francs tireurs -qui prendront le relais des policiers renvoyés dans leur casernes et des jeunes gens à brassard catalans qui fuiront devant la débâcle- seront pris en chasse par les patrouilles du Tercio, La Légion Étrangère.
Cela obséda tellement Joseph Kessel que quelques mois plus tard, il prendra la plume et écrira "Une balle perdue".(C'est ce qu'il explique dans la préface du livre) Comme pour rendre un hommage à ces francs-tireurs (qu'on surnommaient desperados).

Alejandro devient un de ces desperados. Ce personnage m'a touché car je l'ai vu perdre son regard naïf sur le monde qu'il voulait libre. Il perd progressivement ses illusions: son meilleur ami Vicente, étudiant faisant parti de ces jeunes gens les Somatenes, qui prendra le commandement d'un groupe, va petit à petit perdre ses moyens devant la débâcle. Puis, Alejandro s'apercevra que la jeune femme étrangère dont il était amoureux sans qu'il l'ai réellement vu, à part du haut de son balcon au troisième étage, sixième fenêtre de l'Hôtel Colon, regardera cette révolution bien protégé derrière sa fenêtre. Étrangère à ce qui se trame sous sa fenêtre car cela n'est pas sa guerre, ni son pays.

Joseph Kessel nous plonge dans cette journée qu'il nous décrit dans les moindres détails, nous prend par la main et nous emmène nous perdre dans les rues et les ruelles de Barcelone ce fameux jour d'octobre 1934. Alors certes, ce n'est pas un grand roman mais c'est un roman qui m'a donné envie de lire d'autres romans se passant durant cette guerre civile espagnole que je connais si peu.

Joseph Kessel: Une balle perdue, Folio, 133 pages, 1964

Et ce roman est le 2e que je lis dans le cadre du puisque Joseph Kessel est mort d'une rupture d'anévrisme le 23 juillet 1979. Et comme ce cher M. Kessel est enterré au cimetière Montparnasse à Paris, il entre dans la catégorie des auteurs mort enterré à Paris.

4 commentaires:

  1. pourqoi il est enterrè a Paris?
    Gaspara

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  2. Je n'en ai pas la moindre idée.
    C'est en faisant des recherches sur Joseph Kessel que j'ai vu qu'il avait été enterré dans un des cimetières de Paris. Chose que j'ignorais jusqu'alors.

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  3. Je ne connaissais pas ce roman de Kessel, je vais donc l'ajouter à ma wish-list. Merci pour cette découverte !

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    1. De rien. j'espère qu'il te plaira quand il sera en ta possession.

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