jeudi 23 mai 2013

Marcus

 

 4e de couverture: Il n’est qu’un sourire le gamin, pourtant il n’a plus rien et un môme sans parents autour, ça marche pas, je le sais bien. Alors, je l’ai pris par la main et je l’ai embarqué dans ma vie de guingois : les marchés, les combines et les verres au bord du zinc. Lui, il a déboulé avec ses dessins, son cartable trop lourd, ses bagarres à la récré, et ses flans à la vanille. Lui et moi, on est bien.

Pierre Chazal nous offre un premier roman touchant avec ce portrait des petites gens qui peuplent notre jolie France. Ce roman est un peu comme un bonbon acidulé que le lecteur déguste avec plaisir.  
L'auteur réussit a donner une gouaille à son narrateur Pierrot qui fait chanter les mots et donne un rythme enlevé au récit. 
Le duo que forme Pierrot et Marcus sonne vrai: ils apprennent à se connaitre et à s'aimer: le jeune célibataire, ancien amoureux transi de la mère du gamin, qui s'est suicidée en laissant la garde de son petit Marcus, 8 ans, à son meilleur ami, et ce petit orphelin qui va retrouver un équilibre et une famille en la personne de Pierrot et toute la petite bande qui gravite autour de lui, vont se comprendre et apprendre à vivre ensemble. 

Puis, il y a aussi ce petit twist au milieu du roman: une deuxième partie qui chamboule tout et change l'ambiance que Pierrot avait instauré dans son récit: se déroulant en prison, cette partie est beaucoup plus "noire" (on ne retrouve quand même pas l'ambiance qu'Audiar avait mis en image dans "Le Prophète". Cela reste quand même supportable à la lecture) et casse le semblant de paradis que le narrateur nous racontait dans la première partie. Le lecteur comprend alors que cette deuxième partie se déroule dans le présent et qu'il s'est passé un évènement dramatique qui conduisit Pierre en prison.

Je ne veux pas trop en dire pour ne pas tout déflorer car il est aussi important de  faire sa propre découverte d'un roman (j'en ai déjà trop dit avec le passage sur la prison). Pierre Chazal signe donc un roman touchant, nostalgique quelquefois d'une époque révolue mais pourtant pas si lointaine (les années 90). Il fait partie de cette famille d'écrivains qui savent croquer le quotidien des petites gens en leur donnant la parole, comme le fait Barbara Constantine, par exemple. 

Au final, un petit roman sur la vie, les petits bonheurs et les moments de malheur, qui ne tombe pas dans le misérabilisme. De plus, l'auteur laisse la porte ouverte au lecteur pour que celui ci puisse imaginer le futur de Pierre et Marcus. Un petit bonbon acidulé à déguster sans modération. 

(Ce roman, que j'ai lu dans le cadre du Prix des Lecteurs des Editions Points sort en poche le 6 juin 2013)

Pierre Chazal: Marcus; Points; 258  pages, 2012


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