jeudi 28 novembre 2013

Alfred Hitchcock #3: L'homme qui en savait trop (1934)


Synopsis: En vacances en Suisse avec leur fille, Bob et Jill Lawrence se lient d'amitié avec un Français qui est assassiné. Avant de mourir, il prévient Jill qu'un diplomate va également être assassiné. Pour empêcher le couple de parler, les futurs meurtriers enlèvent leur fille. Jill se rend a l'Albert Hall ou un tueur doit abattre le diplomate et tente de faire échouer l'attentat. (Source: Allociné)

"L'homme qui en savait trop" est probablement le premier chef d'œuvre d'Hitchcock. Filmé en 1934, ce film est un pur joyau.

Ce qui fait la force de ce film c'est que la star du film n'est pas le héros Bob Lawrence, mais le méchant de l'histoire: Abbot (magistralement interprété par Peter Lorre). Cela est encore plus accentué par le fait que c'est lui qui se trouve sur l'affiche et non le couple Lawrence.
Malgré sa présence infime au début du film (il prendra plus de place vers le milieu du film), on ne remarque que lui. Cet acteur à une présence folle et un regard hypnotique. D'ailleurs Peter Lorre a souvent interprété des méchants au cinéma et malgré ça, j'ai été surpris par la douceur de sa voix. (c'était la première fois que je voyais Peter Lorre). Cet acteur m'a complètement bluffé.

Malgré son sujet noir, Alfred Hitchcock parsème son film de petites touches d'humour, comme la scène au restaurant, où Bob Lawrence enroule le fil de laine autour du bouton de veste de Louis, pour défaire le tricot de sa femme. On voit alors les danseurs s'emmêler les pieds sur ce fil. La force de cette scène, c'est que le spectateur que je suis, ne s'est pas du tout attendu à la suite de la scène. On passe alors du rire au drame en une seconde. C'est aussi avec cette scène que l'intrigue est réellement lancée.

La musique a aussi une importance capitale dans ce film. Hitchcock se sert de son expérience sur le tournage du "Chant du Danube", comédie musicale qu'il tourna juste avant "L'homme qui en savait trop", pour faire de la musique, un atout dramatique important. La scène à l'Albert Hall ou Jill doit empêcher le meurtre du diplomate est rythmée par la musique: c'est elle qui fait monter la tension du spectateur et qui devient complice du tireur puisque ce dernier attend les cymbales pour pouvoir tirer.

Le seul petit bémol (à relativiser ma foi) que j'aurai à apporter sur ce film, c'est sa brièveté: le film ne dure qu'une heure douze minutes. L'intrigue est trop vite menée. L'avantage, c'est que cela maintient le spectateur en haleine et en tension du début à la fin.

21 ans plus tard, Alfred Hitchcock tournera un remake de son propre film anglais, dans une version américaine plus longue (2h) et plus centré sur le couple Lawrence, il me semble (là où la version anglaise donnait la part belle à l'antihéros, Abbot).

Un film admirable qu'il faut absolument voir.




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