mercredi 28 mai 2014

Touchante Isabelle



Chère Isabelle,

Voilà 15 ans que j'ai fait votre connaissance. C'était avec une chanson que Luc Plamondon vous avait écrite (vous qui aviez été une si belle et touchante Marie-Jeanne, dans l'Opéra Rock Starmania):

Je t'oublierai, je t'oublierai by Isabelle Boulay on Grooveshark

J'ai été de suite touché par votre voix, puissante certes, mais surtout rempli d'émotion.
Dès que j'en ai eu l'opportunité, après ma journée de travail, au Trésor Public (pour une petite semaine), j'ai foncé chez le disquaire le plus proche et j'ai acheté votre 2e album (le premier en France): Etats d'amour.

De retour chez moi, j'ai inséré le disque dans la platine et j'ai été estomaqué. Chaque chanson était une pure merveille: votre voix retranscrivait à merveille chaque histoire: ces petits fragments de vie que vous interprétiez avec sensibilité: la grâce à l'état pure, de votre jolie voix.
Bien sûr,, certaines chansons m'ont plus parlé que d'autres:

L’Héroïne de cette histoire by Isabelle Boulay on Grooveshark
J'ai toujours été sensible à la plume de Zazie, et à ses "jeux de mots". Mais bizarrement, ceux là ne m'ont pas sauté aux yeux, à la première écoute: non, vous aviez pris la place et je me suis laissé porter par l'histoire tragique, que vous me "racontiez", en laissant couler quelques larmes.

L’Amour dans l’âme by Isabelle Boulay on Grooveshark
Toujours Zazie, il est vrai, mais une facette toujours aussi sensible.

Mais il y eu surtout celle ci, qui a su me conquérir quelques années plus tard. L'image est magnifique et votre interprétation toute en douceur est déchirante:

Le Saule by Isabelle Boulay on Grooveshark

On vous "reproche" depuis deux albums, aujourd'hui, de ne faire que des reprises...mais c'est aussi le propre d'une interprète de faire découvrir des chansons que d'autres ont chantées et de se les approprier. Dès l'album Etats d'amour, vous vous empariez de deux chansons de deux chanteurs et de deux univers différents et vous les avez fait vôtre, avec brio:

N’oubliez jamais by Isabelle Boulay on Grooveshark
Vous avez réussi a me faire aimer cette chanson (au point de l'interpréter lors d'une fête de la musique), que je trouvais fort bien chantée par Joe Cocker, mais qui ne me touchait pas comme vous avez pu le faire.

C’était l’hiver by Isabelle Boulay on Grooveshark

Votre admiration pour Cabrel transparait dans la manière de chanter "C'était l'hiver". Est ce votre interprétation de ce "classique" de Francis Cabrel qui l'a incité à vous écrire une chanson sur votre album Tout un jour?

Deux ans après cet album très réussi, vous reveniez dans la lumière avec l'album Mieux qu'ici bas.

J'ai trépigné d'impatience de retrouver votre voix avec de nouvelles chansons:
Il y avait la même sensibilité que sur l'album précédent: j'étais donc en terrain familier. Des titres comme

Mieux qu'ici bas by Isabelle Boulay on Grooveshark

ou

Parle-moi by Isabelle Boulay on Grooveshark
qui est la chanson qui va vous propulser et vous faire connaitre au grand public, sont des chansons de très bonne qualité.
Cependant, c'est une autre chanson qui me touchera au cœur (car elle me rappelle, à chaque écoute, une personne chère à mon cœur, malheureusement disparue): c'est ce que j'appelle, une "chanson à souvenirs", celle qui nous ramène à l'enfance et au temps passé:







A chaque album, vous savez me toucher et me prendre dans vos filets.

Vous êtes pour moi la plus grande interprète de notre époque: vous vivez vos chansons et vous les transmettez au public de tout votre cœur. Vous livrez votre âme à chacun d'entre nous. Vous vous mettez à nue, avec pudeur (oui, c'est un peu contradictoire, mais pourtant vrai)

Malheureusement, pour moi, je n'ai pas encore eu la chance de vous voir sur scène: j'ai eu deux rendez-vous manqué: le premier quand la version de Starmania dans laquelle vous apparaissiez, était venu dans une ville proche de la mienne. A cette époque là, je n'avais pas encore le permis et je ne voulais pas imposer mon choix à une personne ayant une voiture, (ma timidité légendaire encore une fois m'en empêchait), de m'y accompagner.
Le 2e rendez-vous manqué fut l'un de vos concerts: malheureusement pour moi, j'ai eu l'information de votre venue trop tard: quand j'ai téléphoné pour avoir des places, tout était complet.
Mais je ne désespère pas: je viendrai a votre rencontre, un jour...peut être à votre prochain récital, qui sait?

Ces derniers jours, vous êtes revenu nous voir de votre belle Province québécoise, pour nous livrer votre nouvel opus:



Reprendre les chansons du grand Serge et se les approprier, tout en gardant les textes intactes (seule la chanson Le petit garçon a été féminisé), était un défi de taille, que vous avez relevé haut la main.
Depuis 5 jours, votre disque tourne en boucle chez moi ou dans la voiture. Pourtant, c'est risqué, car il ne se passe pas une seule écoute où je n'ai pas les yeux dans l'eau. (et c'est très dangereux d'avoir la vue brouillé par les larmes, quand on conduit).
J'ai la trentaine et pourtant, je connais Serge Reggiani, avec des chansons comme Le petit garçon, Sarah, Les Loups, ou Votre fille à 20 ans,Madame Nostalgie...Pourtant, en choisissant des chansons émouvantes et sentimentales, vous avez piochée dans un répertoire qui m'était inconnu. Bien sûr, je connaissais Ma fille, Ma liberté, Il suffirait de presque rien, L'Italien...mais j'ai découvert (et beaucoup apprécié):

Les Mensonges d'un père à son fils


Si troublante dans votre voix, comme un beau message de tolérance pour "le mariage pour tous" (mais surtout un respect pour le texte de Jean-Loup Dabadie).

Mais surtout, celle qui me touche au cœur est la dernière du disque:


Votre voix nous transporte dans un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaitre. Mais, sur ce Déjeuner de soleil, c'est la voix de Jean-Loup Dabadie, qui me fait monter les larmes. Ce souvenir d'enfant, raconté d'une voix douce, me fait sentir un goût de nostalgie, qui ouvre les vannes, mais aussi le livre de mes souvenirs.

Merci Isabelle pour cet album magnifique qui nous fait (re)découvrir des chansons d'un autre temps mais qui démontre bien qu'elles sont intemporelles. Ces chansons éternelles sont des poèmes: une littérature musicale, qui nous montre que certaines chansons d'aujourd'hui, ne leur arrivent pas à la cheville.
Merci surtout, de remettre en lumière ce grand artiste qu'était Serge Reggiani. Vous avez construit un pont, que la jeune génération va traverser pour découvrir cet interprète d'exception, un peu oublié des radios et de la télévision: c'est bien dommage.

Merci Serge Reggiani.
Merci Isabelle,

Will



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