vendredi 1 août 2014

Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles

4e de couverture: Dans la lignée du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, un premier roman plein de légèreté, d'humour et de tendresse, le portrait de deux femmes attachantes, courageuses et solidaires, réunies par le hasard dans l'Amérique des années 1940.

Depuis que son mari a été appelé à rejoindre les forces alliées pour combattre en Europe, Glory Whitehall s'ennuie. Enceinte, seule avec son fils de deux ans dans sa grande demeure du Massachusetts, la pétillante jeune femme cherche une amie à qui parler.

À des centaines de kilomètres de là, en Iowa, Rita Vincenzo s'interroge : comment joindre les deux bouts dans un pays rationné ? Comment réconforter la douce Roylene, la fiancée de son fils parti pour le front ? Et, surtout, avec qui partager les angoisses et les joies du quotidien ? 
Puis un jour, Rita reçoit une lettre d'une inconnue nommée Glory, comme elle épouse de soldat.

Recettes pour lutter contre la morosité, conseils de jardinage, échange de confidences, de potins de voisinage et de secrets plus intimes... Unies par un inébranlable optimisme, Glory et Rita vont partager une intense complicité épistolaire. Et découvrir que, même dans les temps les plus difficiles, le bonheur trouve toujours un chemin. 


Dimanche après-midi, je suis monté au grenier de mes parents pour y rechercher quelques souvenirs d'école. Lors de ces recherches, je suis tombé par hasard, sur de vieilles lettres, toutes attachées avec un ruban bleu. Curieux comme pas un, je les ai pris sous mon bras, et, installé dans un vieux fauteuil qui se trouvait là, j'ai commencé ma lecture. 

Voilà dans quel état d'esprit j'étais quand j'ai ouvert le roman de Suzanne Hayes et Loretta Nyhan, Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles. C'était comme entrer dans un monde nouveau et inconnu, dans une relation d'un temps ancien et que je découvrais l'histoire de Glory et Rita, deux femmes de soldat, qui durant la guerre, vont correspondre et ainsi combler la solitude et l'attente lancinante et inquiétante de nouvelles de  leur mari (et fils pour l'une d'entre elles) parti à la guerre. Au fil d'une correspondance, commencé par  hasard, va se tisser une amitié indéfectible, par delà les kilomètres qui les séparent. 

Que dire...que dire... a part, j'ai adoré ce roman. (Je sais, c'est un peu court, il faut que je développe). 
Déjà, j'ai été enthousiasmé par la couverture (je sais, c'est futile, mais cette couverture saumon avec ces vieilles enveloppes ou le titre du roman apparaît en  écriture manuscrite, m'a de suite donné envie de le lire (même si j'ai attendu les vacances pour le faire...mais ce n'est pas plus mal, car l'été est la saison idéale pour lire ce genre de roman), mais également par le sujet...qui pourtant n'est pas neuf. En effet, des romans sur la seconde guerre mondiale, il y en a pléthore (je pense que la littérature et le cinéma s'inspire énormément depuis 70 ans de cette période, qui n'est pas encore épuisé apparemment): mais celui ci est un peu différent. Là où beaucoup de romans se focalisent sur le conflit européen (l'occupation française en particulier), celui-ci traite d'un sujet "nouveau": il nous montre le conflit vu à travers les femmes américaines, qui attendaient, dans la crainte, des nouvelles de leur mari,ou enfant, parti à la guerre. 

Puis, il y a la forme qui m'a interpellé: le roman épistolaire donne un aspect intimiste à ces destins. Le petit plus est que le roman démarre par le début de la correspondance de Glory et Rita: en effet, la première lettre du roman est celle que Glory adresse à une certaine "Sorcière aux mains vertes", en lui disant qu'elle a eu son adresse par son Club de femmes qui proposait de correspondre avec des femmes dans la même "situation" qu'elles et que ce serait un bon moyen de vaincre leur solitude. 
Alors, le roman va mettre un petit temps à se mettre en place: les premières lettres ne raconteront pas grand chose mais c'est normal, ces deux femmes apprennent à faire connaissance...et le lecteur fait connaissance avec elle et devient un peu le spectateur privilégié de leurs pensées, de leurs vies. 
Plus le roman avance, plus on découvre les joies, les peines, les doutes, les craintes de ces deux femmes qui se soutiennent dans toutes les épreuves que la guerre leur fait traverser. On découvre également des personnages comme Robbie, le petit garçon de Glory, Robert, son mari, Sal, celui de Rita, ainsi que Toby, son fils. Mais également, un personnage que j'appréciais de plus en plus au fil des pages: Roylène. Cette jeune fille introvertie, qui sort avec Toby, et que Rita n'aime pas au premier abord (elle changera progressivement d'avis). C'est probablement le personnage qui a la plus belle évolution. je l'ai beaucoup aimé. Il y a également Levi, le meilleur ami de Robert et Glory, qui, resté au pays, va s'occuper de la famille de Robert (un trouble va d'ailleurs s'emparer de Glory...mais chut, je n'en dis pas plus pour vous laisser découvrir). 

Une autre particularité du roman est sa conception: Suzanne Hayes et Loretta Nyhan ont eu l'idée d'écrire ce  roman après qu'elles aient eu un coup de foudre littéraire sur le blog de Loretta. Elles vont alors concevoir et écrire Petite recettes de bonheur pour les temps difficiles, à distance, sans jamais se rencontrer (du moins pas avant la publication du roman. Je ne sais pas d'ailleurs si elles se sont rencontrés à ce jour). Ainsi, cela donne un corps et une enveloppe supplémentaires à ce roman épistolaire: j'imagine très bien Loretta et Suzanne se mettre chacun dans la peau d'une de leurs héroînes et d'échanger les lettres du roman...par courrier (c'est beau de rêver. Je pense plutôt qu'elles devaient échanger par mail pour plus de rapidité). J'adore également cette initiative qui rend ce roman particulier à mes yeux. 

Ce roman donne une autre vision de la guerre , car on se focalise sur les femmes restées à l'arrière et qui attendaient, dans l'angoisse et la peur, des nouvelles de leurs mari, père, frères,  amis. Mais c'est un roman où l'on rit, où l'on pleure. Le lecteur est complètement impliqué dans les destins de Glory et de Rita et s'attachent à tous ces personnages. Malgré la distance, Loretta et Suzanne ont construit un roman cohérent,où deux personnages féminins forts et courageux, m'ont éblouis et que j'aurai du mal à oublier. (j'ai même noté certaines des recettes du bouquin car oui, Glory et Rita échangent aussi des recettes de cuisines et autres petits obijets pui embellissent leur quotidien). 

Au final, un roman merveilleux, bouleversant, qui m'a comblé, qui m'a fait pleurer, rire...et qui nous rappelle que recevoir des lettres, il n'y a rien de plus beau. Pour Glory et Rita, ces lettres étaient comme une bouée de sauvetage pour éviter de sombrer. C'est aussi une belle amitié, qui va au delà du roman, puisque les deux auteures sont devenues amies...tout comme leurs héroïnes. 
Si vous avez aimé, "Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates", vous ne pouvez pas paser à côté de ces Petites recettes de bonheur. Elles vous combleront et vous n'aurez qu'une envie: envoyer une lettre à un(e) inconnu(e) et commencer une correspondance qui débouchera (peut être?) sur une belle amitié. 

Merci à Brigitte et aux   Editions Belfond pour cet échange épistolaire qui m'a comblé au delà du possible. 

Suzanne Hayes et Loretta Nyhan: Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles (I'll be seeing you), Belfond, 397 pages, 2014







4 commentaires:

  1. Moi aussi, quand j'ai vu la couverture et le titre, de ce roman, je n'ai pu m'empêcher de faire le rapprochement avec Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates ... (en même temps, je pense que ça a été pensé ainsi du point de vue marketing).
    Le Cercle... attend sagement dans ma PAL que je le sorte de son emballage de cellophane. Je ne désespère pas de le lire un jour.

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    1. Il y a toujours un moment M pour la rencontre avec un livre (et sa lecture). Un jour "Le Cercle..." saura se rappeler à toi pour que tu l'ouvres et que tu le découvres. Je suis du même avis que toi pour la ressemblance des couvertures. (En même temps, c'est un petit moment de gagné pour inciter les gens à acheter et à lire un livre. Il faut toujours se raccrocher à un autre roman (qui plus est, un qui a eu du succès)...ce qui n'enlève rien au charme et à la saveur du roman.

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  2. Bon ba c'est noté, tu m'as donné envie de découvrir ce roman!

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    1. Comme tu m'avais donné envie de lire "Le cercle littéraire..", je suis super content de t'avoir donné envie de découvrir ce roman. En espérant qu'il te plaira autant qu'à moi.

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