lundi 5 janvier 2015

Mentir n'est pas trahir

4e de couverture: Gladwyn Suter a tout pour être heureux. La plus belle épouse, le fils le plus facile, la plus jolie maison dans la plus paisible banlieue de Londres. De bons petits plats et une tête blonde à ébouriffer chaque soir en rentrant du bureau. Les douces séductions du train-train quotidien. Mais on mesure son bonheur une fois qu’on l’a perdu… Un jour qu’il rend visite à sa mère dans la campagne sauvage des Downs, Gladwyn croise au bord de la route une jeune femme victime d’une chute de bicyclette. En la conduisant à l’hôpital, il ment impulsivement sur sa situation, puis s’engouffre dans les mensonges. Après seize années d’un mariage sans zones d’ombre, il se voit faire ce qu’il croyait réservé aux autres : acquérir deux téléphones, échafauder des scénarios rocambolesques, multiplier les voyages d'affaires. Seulement, est-on goujat lorsqu’on aime sincèrement deux femmes à la fois? A-t-on le droit, alors même qu'on la trompe, d'éprouver de la jalousie à l’égard de sa femme? De faire miroiter à sa maîtresse de faux espoirs? Chef d’orchestre, la vie se charge de résoudre les dilemmes : un voisin inquiétant, un cottage isolé, une situation incontrôlable et le triangle amoureux passe du vaudeville au roman noir. 

Angela Huth est une auteure que je voulais découvrir depuis longtemps. Il y a même certains de ses livres qui traînent dans ma PAL, et j'avais bien l'intention de la découvrir en 2015. 
Gwenaëlle, qui s'occupe de la collection "Quai Voltaire" aux Editions La Table Ronde a devancé mon désir de lecture en m'envoyant le dernier roman d'Angela Huth. 

Qu'est ce qu'elle a bien fait. Même si ce roman ne sera pas un coup de coeur, il m'a beaucoup plu. J'ai trouvé le traitement du sujet, pourtant mille fois rebattu dans la littérature ou autre (l'adultère) très bien traité par l'auteure. Déjà, cette histoire d'adultère est vécue par le lecteur du point de vue du mari volage: Gladwyn. Ce qui fait que je n'ai pas pu le juger foncièrement mauvais: il aime sa femme et son fils, et voilà qu'un jour, il rencontre Lara,sur le bord de la route et c'est quasi un coup de foudre, même s'il ne veut pas céder à la tentation. Il va alors commencer à mentir pour pouvoir vivre cette double vie. 

D'une plume cocasse, parfois devant certaines situations, subtile et délicate, Angela Huth (ou plutôt la traduction d'Anouk Neuhoff, car j'avais retrouvé cette délicatesse et cette subtilité, (la cocasserie en moins)  de l'écriture, dans le roman de Tracy Chevalier: "La denière fugitive". Bravo et merci pour cette très belle traduction au passage) ne juge pas et nous fait aimer ce personnage méprisable devant cette tromperie. 
Elle dépeint de manière progressive l'enlisement de cette double vie jusqu'à un point de non retour, qui m'a fait dire: mais comment Gladwyn (et l'auteure) va se sortir de là. J'ai compris la situation et le choix de Gladwyn (même si je n'approuve pas l'infidélité) et j'ai eu de la compassion pour lui, même si elle n'était peut être pas méritée. 

J'ai été happé par cette histoire, mais surtout par les personnages: Gladwyn, donc, mais aussi Blithe, la femme de Glad, qui ne voit pas dans quoi son mari l'embarque (quoique je la soupçonne de ne pas vouloir voir, car Blithe est une grande observatrice), Lara, qui est  la maîtresse à son insu car elle pense sortir avec un homme célibataire (Glad ment aux deux femmes, afin de vivre tranquillement sa double vie), mais il y a aussi Laurie, le voisin voyeur, collant et violent de Lara, qui est amoureux d'elle. Ce quatuor va nous entraîner dans une histoire tellement réaliste et banale, mais  qui va trouver son apogée dans un final qui m'a un peu déconcerté, dans le mauvais sens. 

Ce final n'est pas aussi abouti que je l'aurai pensé (en même temps, l'auteure ne pouvait pas faire autrement pour démêler l'histoire qu'elle avait inventée. Il fallait bien qu'elle arrive à une conclusion): j'ai trouvé les réactions des personnages un peu bizarres: leur comportement ne correspondait plu trop à leur caractère: ils étaient juste là pour servir l'auteure et l'histoire. Cette conclusion ne m'a pas totalement satisfaite, mais elle ne gâche pas le livre pour autant. Disons que je ne voyais pas la  fin de cette manière. 

Au final, un roman piquant, sur un sujet délicat à traiter, surtout quand l'auteure prend le parti de nous montrer le point de vue du trompeur, qui m'a complètement charmé, par sa plume délicate. Voilà un joli roman qui nous parle si bien du mensonge. Ce fut une belle découverte, malgré une fin en deçà de mes espérances. 

Ce roman paraîtra le 8 janvier 2015. 

Merci à Gwenaëlle et aux Editions La Table Ronde pour la découverte de cette jolie plume.

Angela Huth: Mentir n'est pas tromper (Deception is so easy), La Table Ronde  (Quai Voltiare), 300 pages, 2015






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