samedi 7 mars 2015

Les chemins de la rédemption

4e de couverture: Amour filial, vendetta et expiation sur les routes du Vieux Sud, ou quand un homme prend tous les risques pour obtenir une chance d'être un bon père. Un roman noir récompensé par le prestigieux Gold Dagger Award 2014.

Alors qu'une énième overdose a finalement emporté leur mère, Easter, douze ans, et sa petite soeur Ruby, six ans, se retrouvent placées dans un foyer situé au coeur des Appalaches. 
Sans nouvelles de leur père, Wade Chesterfield, disparu des radars trois ans plus tôt, les deux soeurs n'attendent plus rien de sa part. Mais voilà que ce dernier débarque un soir au foyer, un sac plein de billets dans le coffre de sa voiture.
Habituée depuis toujours à veiller sur sa petite soeur, Easter sent la panique l'envahir : peut-elle faire confiance à un quasi inconnu en cavale ? Que cache le retour de leur père ? Et comment échapper au flic et au tueur à gages lancés à leurs trousses ?

À mesure que défilent les routes défraîchies et les motels paumés, Easter, Ruby et Wade tissent peu à peu des liens, s'apprivoisent. Apprennent à être une famille. Mais est-il encore temps de réparer les erreurs du passé ? L'espoir d'une rédemption leur est-il permis ?


Peut on avoir le droit à une seconde chance? Peut on construire une relation père/filles alors qu'on a été absent de leurs vies? 
Voilà certaines des questions que l'on peut se poser en lisant le roman de Wiley Cash. 
2e roman de cet auteur à être publié en France (après "Un pays plus vaste que la terre" qui me faisait déjà envie), "Les chemins de la rédemption" est un très bon roman. 
Celui-ci oscille entre chronique familiale, "road book" et polar trépident. Par l'intermédiaire de trois voix très différentes voire carrément opposées puisque le lecteur entend celles de Easter, l'une des filles "kidnappées" par leur père, Brady, l'ex flic, qui est le tuteur des fillettes depuis la mort de leur mère; et Pruitt, le tueur à gages, engagé pour tuer Wade, l'auteur embarque le lecteur dans un univers sombre et lumineux. En effet, en passant  de l'esprit de la pré-adolescence qui garde encore espoir, malgré ses doutes devant ce père qui ne s'est jamais occupée d'elle, à celui beaucoup plus sombre de ce tueur sans pitié, prêt à tout pour se venger, le lecteur est sans cesse ballotté entre espoir et ténèbres. Certains passages peuvent parfois glacer le sang, nous montrant que le côté  noir du polar  n'est pas galvaudé. 

Wiley Cash a ce talent de nous montrer le côté le plus noir de la société, dans une histoire haletante qui vous kidnappe et vous enferme  dans ses filets pour ne plus vous lâcher. Après une première partie de mise en place qui prend le temps de quelques pages pour installer la situation, le rythme s'accélère, vous plongeant dans l'angoisse de savoir ce qui va arriver à ce père et à ses deux petites filles, embarqués sur les routes de la Caroline. La plume de Wiley Cash devient alors nerveuse, avec des dialogues percutants qui fusent et donnent cette accélération au rythme. Honnêtement, j'avais le coeur qui battait parfois à cent à l'heure et j'avais l'impression de regarder un film. 

Mais ce roman n'est pas seulement un polar bien mené, c'est aussi un roman qui vous touche au coeur: vous vous prenez d'affection pour Easter et Ruby, ces deux petits filles qui viennent de perdre leur mère, et qui retrouve un père, Wade, qu'elles n'ont pratiquement jamais connu. Malgré son passé et l'abandon de ses filles, il y a quelques années, je n'ai pas pu mal juger Wade. Il veut simplement reprendre sa vie en main et avoir la chance de connaître et de s'occuper de ses filles. Alors, il s'y prend peut être mal, mais il essaie de bien faire. Il a mis ses filles en danger, mais je n'ai pas pu lui en vouloir et,comme Easter, j'ai voulu qu'il s'en sorte, et j'ai tremblé à chaque fois que le danger se rapprochait. 

C'est également un très beau voyage dans lequel vous emmène Wiley Cash: un voyage à la découverte de la Caroline du Nord et du Sud. De Gastonia à Saint Louis, c'est toute une région (que l'auteur connait bien puisqu'il est originaire de Caroline du Nord) que Wiley Cash nous dévoile, à travers ce roman palpitant.
 Le seul élément qui m'a un peu perdu, mais qui était tout de même intriguant à essayer de comprendre, c'est le baseball. Sport-roi aux Etats Unis, je l'ai souvent croisé dans certains livres, films ou séries,mais je n'en ai jamais vraiment compris les règles. Certes, ce sport fait partie des détails du livre, mais un détail qui prend de l'importance puisque Wade a été un champion dans ce sport. Il est donc souvent évoqué dans le roman. Cependant, cela ne doit pas vous freiner, si vous avez envie de vous plonger dans ce livre. 

Comme vous pouvez le voir, voilà un roman qui parle de beaucoup de choses, très différentes: ce qui en fait un roman qui peut plaire à des publics différents: chacun y trouvera son compte à un moment donné. 
Wiley Cash nous a offert un second roman palpitant, au rythme nerveux, qui vous prend aux tripes et vous touche au coeur. Je suis persuadé, chers futur(e)s lectrices et lecteurs de ce livre, que vous aussi, vous serez touché comme je l'ai été par Easter, Ruby et leur père Wade et que vous voudrez que ce dernier ait sa deuxième chance. 

Merci à Diane et aux Editions Belfond pour ce beau et très  bon moment de lecture. 




Wiley Cash: Les chemins de la rédemption, (This Dark Road to Mercy), Belfond, 310 pages, 2015







2 commentaires:

  1. Réponses
    1. Oh oui, laisse toi tenter, car malgré le côté polar noir,il pourrait tout a fait te plaire. Et voilà qu'encore une fois, je joue les tentateurs. Hé hé!

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