mercredi 23 septembre 2015

Deathless Day

4e de couverture: D., alias Azraël, est l’archange de la mort. Son job, c’est de séparer l’âme du corps des humains pour leur permettre de rejoindre l’au-delà, au moyen de sa faux. Jusqu’au jour où un mystérieux voleur la lui pique, alors qu’il est encore certainement trop occupé à cuver pour faire attention à ses affaires.
Gros problème : sans la Faux, les hommes ne peuvent plus mourir. Et, faute de mieux, des hordes de Deathless, des Sans-Mort, âmes errantes enchaînées à leur corps, sont acheminées jusqu’en enfer. D. est super mal et passe un mauvais quart d’heure au conseil des archanges. Car sans être totalement rabat-joie, Dieu n’est pas non plus le roi de la déconne, à qui on peut expliquer tout de go un truc pareil. De toute façon pas la peine de lui expliquer, il sait déjà tout, non ?
Il sait, par exemple, que dans sept jours les Deathless seront trop nombreux pour être tous contenus sous terre et que, si les négociations entre anges et démons tournent court, le paradis déclarera la guerre à l’enfer. Sept jours durant lesquels D., condamné à mort en cas d’échec, tentera par tous les moyens de retrouver celui qui a volé sa faux et de comprendre la raison d’un tel acte. Sept jours avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’équilibre du monde ne vole en éclats et que l’humanité entière ne passe aux mains de Satan. On dit qu’il vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints, mais là, pas sûr…

Ce sont souvent chez les petits éditeurs que se cachent les auteurs les plus inventifs et originaux. 
Deathless Days en est encore une belle preuve. 

Voilà un livre à l'univers déjà beaucoup utilisé (la lutte entre Le Ciel et l'Enfer), mais que l'auteur réussit à faire sien, en lui donnant ses propres règles. 
Déjà, l'originalité du roman est dans le fait que l'univers soit totalement fantastique, avec des personnages fantastiques, sans quasiment, aucun humain dans les parages (les seuls humains ne sont que de futiles pions). En effet, le personnage principal n'est autre que D. alias Azrael, alias l'Archange de la Mort (oui, rien de moins). Celui ci doit retrouver Sa Faux qui lui a été fauché, et ce avant 7 jours, s'il ne veut pas être banni et disparaître de la surface de la terre. 

Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans un monde aux ramifications très complexes (et que j'ai bien eu du mal à assimiler du fait de mon rhume qui me minait: voilà pourquoi j'ai pris mon temps pour lire ce livre. Pour bien comprendre les enjeux). Car l'auteur va nous donner toutes les clés de son univers, avec des réflexions quasi philosophiques sur la mort, la vie et le devenir du monde. (Mais je vous rassure, cela n'est pas plombant, de par le fait de la personnalité attachante et pince sans rire de D.) Celui ci est certes un archange, mais il a un comportement très humain, ce qui fait qu'on peut facilement se mettre à sa place, malgré sa divine existence. 
Le petit groupe qui se constitue autour de lui (d'Othias, la jeune archange de la mort dont la première mission est de l'accompagner pour récupérer la Faux, à Uriel, l'archange de la Connaissance, en passant par Astaroth, le démon, obligé de l'accompagner dans son périple, jusqu' à Gumx,le Gobelin),est des plus convivial:  tous ont quelque chose d'attachant et le voyage est des plus sympathique (j'ai quand même eu une préférence pour Othias, qui découvre, en même temps que nous toutes les complexités du Paradis et de l'Enfer et du complot qui se joue devant nos yeux).

C'est un roman original dans son traitement, haletant dans sa quête et dans la recherche du voleur. Cela va à cent à l'heure, avec quelques pauses pour que le lecteur puisse prendre le temps de tout comprendre et les révélations sont légions jusqu'à la dernière page. Honnêtement, j'avais une envie folle: être Dieu (alias J.) pour savoir comment tout cela allait se terminer. Pour cela, un seul moyen: tourner les pages et continuer ma lecture jusqu'à la dernière page, pour avoir le fin mot de l'histoire. 

J'ai trouvé également que l'auteur avait réussit ses descriptions. Dans un roman comme celui ci, où l'on se ballade dans des  mondes imaginaires, que l'humain n'a jamais vu (ben oui, on n'a jamais vu ni l'Enfer, ni le Paradis et on ne sait pas à quoi ressemble Dieu et Satan), il est primordial que l'auteur nous livre, par des descriptions, sa vision détaillé de tout cela. Eh bien, Lucas Legendre réussit cela très bien. Par des descriptions précises, et pas pompeuses, il nous donne à voir le Paradis et l'Enfer. Et j'ai trouvé cela génial. 

Alors, je pense que c'est dû au fait qu'en ce moment, je suis plongé dans la Saison 8 de Supernatural, mais j'ai trouvé que l'univers de Lucas Legendre était assez proche de celui des Frères Winchester (en tout cas, dans la vision qu'ils ont des Anges et des Démons). Le fait d'être plongé dans ces univers très proches en même temps , à fait que je me suis senti vite bien et intégré dans ce roman. Ce qui rapproche également les deux objets (textuel et télévisuel) ce sont leur humour. Un humour grincant qui ne vous plie pas en deux, entendons nous bien, mais qui dédramatise un peu la situation. En tout cas, cet humour est le bienvenu pour empêcher le roman de partir complètement dans le morbide et le glauque. 

Au final, un roman au ton original, et à l'univers maîtrisé de bout en bout, qui vous tient en haleine jusqu'à la dernière page. Un roman entre aventures,thriller au ton drôlement grinçant qui ne vous lâche pas une seule seconde. Puis, la dernière page tournée, on aurait qu'une envie: y retourner pour savoir ce que S. (Satan) ou J. (Dieu) vont encore inventer pour mener la vie dure aux anges et aux démons qui nous gouvernent, nous ,pauvres humains, qui n'avons aucune idée de  tout ce que ces deux là ont prévu pour l'Univers.

Une formidable découverte que je vous conseille vivement, si vous aimez les univers déjantés et sortant de l'ordinaire. 

Merci aux Editions la Bourdonnaye pour leur confiance et pour la découverte de cet univers fantastique.

Lucas Legendre: Deathless Days, La Bourdonnaye, 342 pages, 2015



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