dimanche 27 mars 2016

Infidèle

4e de couverture: « Personne dans la vallée de la Chautauqua ne savait où s’était enfuie la jeune épouse de John Nissenbaum mais tout le monde savait, ou avait son opinion sur la raison de sa fuite. Sans foi, voilà ce qu’elle était. Une femme sans foi. »
Ce livre, placé sous le signe d’Edgar Allan Poe dont Oates partage l’amour du fantastique et de l’horreur, réunit vingt et une nouvelles. Leur thème commun : la frontière joue entre le bien et le mal. Joyce Carol Oates traite ce sujet dans des styles et des tonalités d’une variété impressionnante. Parfois réaliste, souvent d’un comique grinçant mais toujours avec une admirable économie de moyens, elle raconte la vie d’hommes et de femmes aux prises avec leurs contradictions et leurs obsessions. L’infidélité sexuelle, les tricheries, les malhonnêtetés routinières, les secrets de famille, les ambitions revues à la baisse, les manigances du journalisme à scandale, l’attachement érotique aux armes à feu, la violence, l’aliénation, la volonté de se faire passer pour un autre : autant d’angles d’approche qui permettent à l’auteur de disséquer l’âme humaine.
Chronique de mœurs, mais aussi critique sociale d’une Amérique en quête de repères, Infidèle met en scène les laissés-pour-compte comme les privilégiés. D’une histoire à l’autre, Joyce Carol Oates esquisse d’une main de maître un impitoyable portrait de son pays natal.


Les nouvelles ne fait pas partie des genres que je préfère...mais je n'avais jamais testé la grande Oates dans ce genre là. Il fallait donc bien m'y coller. 

On retrouve dans ce recueil la patte de Oates, que ce soit dans les thèmes abordés (la mort, la maladie, l'infidélité, le meurtre, les manipulations et chantages en tout genre). On retrouve aussi le style si particulier de Oates, un style coup de poing qui ne fait pas dans la dentelle et qui va, encore une fois fouiller dans le noir profond de l'âme humaine. 
C'est encore une fois, une belle peinture, pas trop jolie certes, de la société américaine et de ses dérives. J'ai l'impression que Mrs Oates est la reine de cet état de faits et elle le décrit si bien,alors pourquoi s'en priverait elle. 
Mais (car oui, il y a un mais, même avec Mrs Oates. Cependant ce n'est pas elle qui est mis en cause mais le genre utilisé), je n'ai pas réussi a m'immerger complètement dans ces histoires. Le format nouvelle n'est pas ce que je préfère et cela se confirme même avec Mrs Oates. En effet, dès que je commence à m'intéresser aux personnages, il faut déjà leur dire au revoir, et c'est frustrant. Surtout, qu'il faut un certain temps pour se réhabituer au style de Mrs Oates, et là, dès que je suis entré dans l'histoire, elle est déjà finie. 
Surtout, je trouve que Joyce Carol Oates ne réussit pas toujours sa chute. L'histoire se finit en queue de poisson, avec une chute banale. Mais, il est vrai que la chute est la chose la plus importante dans une nouvelle et que c'est celle qui est la plus difficile à trouver. 
Mais, surtout, passer d'une histoire à l'autre fait que j'oublie facilement les protagonistes des histoires précédentes. Pour tout vous dire, en arrivant, au final de ce recueil, je ne savais déjà plus très bien ce que racontait la première. C'est un peu bête, vous ne trouvez pas. 

Toutefois, certaines histoires ont retenu mon attention comme "Mais alors qu'elle aurait été ma vie?" (l'histoire de cette femme, journaliste télé, qui se remémore un souvenir à la ferme de ses grands-parents, un souvenir douloureux qui l'a marqué au fer rouge et dont ses cousins sont responsables. Et qui se demande ce qui se serait passé, si grand-mère Wolpert l'avait gardé avec elle dans la cuisine, au lieu de l'envoyer relever des pièges avec ses cousins). 
Puis il y a aussi "Aventure à Manhattan" ou le regard d'une petite fille, que son père vient chercher pour une après-midi, chez sa mère, et qui l'emmène faire un tour à Manhattan, entre boutique, jeu, déguisement et goûter dans un café et qui va tourner au cauchemar...puis la chute, qui là, est réussi et m'a laissé pantois, je pense que c'est ça qui m'a fiat m'en souvenir. Mais il y a aussi "Tusk" qui rappelle le personnage de "Zarbie, les yeux verts", ou la nouvelle Couloir de la mort, qui nous plonge dans cet antichambre, que je ne comprendrais jamais et puis aussi, "Au "Pays des Flics" qui glace le sang, et ne donne pas une belle image de la police. 

Au final, je n'ai pas détesté lire ces nouvelles, j'ai aimé retrouver le style de Mrs Oates, qui me plait toujours autant, mais je n'ai pas réussi à m'immerger comme il faut dans toutes ces histoires d'infidélités, de mensonges et autres. Mais je retenterai l'aventure "nouvelles" avec Mrs Oates (puisque j'en ai encore dans ma PAL et que je veux lire "tout Oates"). Peut être arriverai je à me faire à ce genre qu'est les histoires courtes? Qui sait. 

Joyce Carol Oates, Infidèle, histoires de transgressions (Faithless: Tales of Transgressions), Le Livre de Poche, 663 pages, 2003














6e livre lu dans le cadre du challenge "Oates" organisé par George 

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