lundi 14 mars 2016

Soif de musique

4e de couverture: « Lorsque tu entends Hector, tu comprends que l’égalité entre les hommes est une utopie… De ses mains obstétricales il fait jaillir dans le monde la musique de Schubert. »
Comment devient-on pianiste concertiste multimillionnaire à vingt ans ?
L’histoire d’Hector stupéfie. On suit le jeune prodige depuis son plus jeune âge : père chef d’orchestre et mère pianiste, professeurs rocambolesques, concours internationaux les plus exigeants… Hector se surpasse à chaque fois et surprend son entourage. Son don et sa force de travail de démiurge le mèneront jusqu’aux plus hauts sommets. Mais que faire lorsqu’à vingt ans on a déjà obtenu tous les honneurs et l’admiration de ses pairs ? Que reste-t-il du génie lorsqu’on l’a usé jusqu’à la corde ?
Soif de musique est un roman d’une grande finesse et une superbe déclaration d’amour à la musique classique. On ne peut rester insensible au destin d’Hector, prodige attachant et pianiste virtuose.

Pour un passionné de musique comme moi et, de surcroît un amoureux fou du piano, Soif de musique était fait pour moi. 
Durant ce roman fleuve, Romel revient sur la carrière atypique d'un jeune prodige du piano. Il déroule devant nos yeux le parcours de ce jeune homme, entre envie, déraison et questionnement. 
Le jeune héros, Hector, est ce que l'on appelle, un génie de la musique. Il a un don particulièrement développé pour la musique et le piano. Dès son plus jeune âge, il a une envie folle de découvrir et lire toutes les partitions possibles, se lance dans des défis hautement improbable, et va devenir un pianiste mondialement reconnu dès l'âge de 20 ans. Oui, mais après, que faire? 
Par ce parcours, Romel donne a lire un bel hommage à la musique classique. Son amour pour cet art transpire de toutes les pages et m'a donné envie de me plonger plus avant dans la musique classique. Ses connaissances en la matière sont phénoménales. 
Composés de trois partie, qui revient sur l'enfance, les études et la carrière d'Hector, je dois dire que ma préférence, va pour la 2e partie. Ses études en Russie, suivi du concours Tchaïchovski est une pure merveille. Les personnages de Boris (son professeur) et d'Emil (un bon ami et camarade des cours) font partie de mes préférés. Hector aussi a su me charmer malgré parfois un peu d'arrogance qui suinte par ci par là...mais, que voulez-vous, c'est aussi ça les génies. Donc, je ne lui en ai pas tenu rigueur. Ashley, également, est un personnage attachant, malgré son arrivée tardive (elle apparaît dans la troisième partie: "La carrière".): elle apporte à Hector un peu d'apaisement. Il peut se reposer sur elle. 
C'est aussi un roman qui nous emmène en voyage, de Turquant, à Moscou, en passant par New York, Toronto, Saint Petersbourg, mais pas seulement, c'est aussi a un voyage musical que l'auteur nous emmène, lors des récitals, ou des concours de l'adolescent. Alors, il est vrai que j'ai été un peu perdu avec tous les noms de compositeurs que Romel sème dans son roman (en même temps, même si la musique est une de mes passions, le genre classique n'est pas celui que je connais le mieux...mais, cela m'a donné envie d'écouter les compositeurs cités dans le livre). 
C'est un roman passionnant sur le monde de la musique classique, mais aussi sur les pianistes virtuoses: Romel décrit fort bien la solitude des petits génies du piano (ou autre instrument soliste), qui donne tout à leur art, quitte à s'y noyer. D'ailleurs, Hector aura un sentiment de trop plein à un moment et sentira le "petit gnome" investir sa vie entière (petit gnome que j'ai comparé à une folie latente qui ferait exploser notre jeune héros, un jour ou l'autre). 
Au final, un roman captivant, qui nous montre les aléas de la vie de petit génie du piano. Un roman qui parle amoureusement de la musique classique et de ce monde, certes, passionnant, mais dangereux pour leur bien-être,  des concertistes. Un roman que je conseille à tous les amoureux de la musique classique, mais également aux néophytes, car c'est une radiographie des plus justes sur ce monde parfois cruel, mais des plus tentant, des virtuoses stars, mais aussi du star system. En un sens, on lit ce roman jusqu'à la dernière note, et on en ressort complètement sonné mais ravi...comme lors d'un concert. 

Un petit extrait de Schubert interprété par Bertrand Chamayou, pianiste que j'admire, et ce, même si je l'ai découvert récemment. 

Romel: Soif de musique, Daphnis & Chloé, 528 pages, 2016


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