mercredi 1 février 2017

Le Poison (Belfond Vintage Saison 4, Volume 22)

4e de couverture: Le temps d'un week-end d'euphorie et de cauchemar, la descente aux enfers de Don Birnam, un écrivain raté dévoré par l'alcoolisme. Roman-culte sur l'addiction, chef-d'oeuvre de lucidité et de poésie, Le Poison est un morceau d'anthologie à redécouvrir au plus vite.

Il fallait bien que cela arrive un jour ou l'autre. 
Depuis 5 ans, j'ai eu la chance de découvrir et de lire des romans de cette formidable collection qu'est "Belfond [Vintage]". Chacun des livres lus (une dizaine pour le moment) m'avait plu, à des degrés divers. J'y avais toujours trouvé quelque chose qui m'avait captivé et que j'avais apprécié. 
Mais, il était concevable qu'un jour, je tombe sur un livre "déceptif", le livre qui ne me plairait pas.(Eh oui, sur une vingtaine de romans, il faut bien qu'il y en ai qui ne me plaisent pas).  Malheureusement, c'est sur ce "poison" que tombe ce (premier) ressenti de déception. 

Pourtant, ce texte a des qualités littéraires indéniables: une écriture forte qui décortique les pensées profondes de son personnage principal (Don) et qui nous embarque dans une folie dû à l'alcool, qui s'amplifie de page en page, nous plongeant dans un gouffre sans fond. 
Je conçois que Charles Jackson a su décrire, de façon magistrale, la dépendance à l'alcool: ses descriptions sur le délirium tremens sont très bien retranscrite et l'auteur (aussi dépendant à l'alcool que son personnage principal, tel que je le vois comme son double) sait vraiment de quoi il parle. Tout cela s'est un tant soit peu intéressant...mais pas assez pour m'embarquer, malheureusement. 

En fait, j'ai trouvé qu'il n'y avait pas assez d'action (tout se passe le temps d'un week-end où l'on voit Don se saouler jusqu'à la folie, pendant des jours) et surtout que tout cela était décousu. Par moments, je n'arrivais plus à savoir de quoi l'auteur parlait (ce qui est normal puisqu'il parle d'un délire d'alcoolique, donc toute l'histoire se tient dans le contexte...sauf que je ne suis pas entré dans ce délire là). On passe à des moments de lucidités où Don est en recherche d'alcool ou lorsqu'ils rencontre des gens dans les bars ou la rue, mais les délires qui suivent ces moments là sont un peu trop barrés pour moi. 

Je pense que tout mon ressenti  est normal: je ne bois pas (sauf pour de grandes occasions et toujours modérément) car je n'aime pas l'alcool.Je n'ai jamais bu jusqu'à perdre la raison et je n'ai donc jamais eu de gueule de bois (je ne suis pas un saint pour autant), donc, je ne pouvais pas me reconnaître dans le personnage et pour m'immerger dans un roman, il faut que je partage certains points avec le personnage ou qu'il me fasse ressentir quelque chose. Là, j'étais trop détaché pour cela. 

En définitive, ce roman n'était clairement pas pour moi et je le déplore. Il y a tout de même des passages intéressants et qui ont réussi à me retenir, sinon, je ne serai pas allé au bout...mais cela ne m'a pas suffit pour que j'y prenne un plaisir constant. Dommage. 

Au final, un roman sur un sujet très maîtrisé par l'auteur (l'alcoolisme et ses dérives jusqu'à la folie) et qui est, je pense, l'un des rares romans à avoir parlé d'alcoolisme comme il le fait, avec autant d'introspection et en allant aussi loin (enfin, je pense, mais n'étant pas expert dans ce genre de romans, je peux me tromper) et qu'il peut intéresser certaines personnes. Tout simplement, ce livre n'était probablement pas fait pour moi. 

Ce petit échec dans ma découverte de la collection Belfond [Vintage] ne me décourage pas à continuer de lire cette collection que j'aime beaucoup. J'ai d'ailleurs, les 24 titres  de la collection, sortis jusqu'à maintenant (le 24e,  "Johnny Porter et le secret du mammouth congelé" de Lionel Davidson est sorti fin janvier 2017) dans ma bibliothèque et il m'en reste 11 à découvrir. 

L'aventure Belfond [Vintage] continue! 

Merci aux Editions Belfond pour cette découverte, malgré ma déception. 

Charles Jackson: Le poison (The Lost week-end), Belfond (Collection Belfond [Vintage]),1944 (pour l'édition américaine), 1947 (pour la première édition et traduction française), 2016 (pour la présente édition)


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