samedi 15 avril 2017

Le syndrome de Croyde

4e de couverture: Directrice générale de la célèbre maison de parfums Destut, volontaire, carriériste, brillante, Agnès Quincey est en voie d'être élue business woman de l'année quand elle se retrouve trois jours de suite témoin de chutes mortelles de voyageur dans le métro parisien. Accidents ? Suicides ? Meurtres ? Comment se fait-il qu'Agnès ait été présente à chaque fois ? À croire que c'est elle qu'on cherche à tuer ou qu'on essaie de rendre folle. Et si tous ces morts étaient les victimes de cet étrange Syndrome de Croyde, découvert récemment et qui remet en cause tout ce que l'on croyait savoir jusqu'à ce jour en matière de criminologie ? 
De Paris à Étretat, un thriller psychologique haletant où les personnages naviguent entre folie et manipulation. 


Sorti en 2013, Le syndrome de Croyde, ce thriller psychologique, va connaitre un 2e volet, qui sort dans quelques jours, en librairie. 
Il était donc grand temps que je le sorte de ma PAL, où il végétait depuis près de deux ans. (Je voulais le lire bien avant, mais à chaque fois de nouvelles sorties de "Daphnis et Chloé" lui passaient devant)

Maintenant que je l'ai lu, je me demande pourquoi j'ai attendu aussi longtemps, car j'ai beaucoup aimé. Je trouve que l'auteur a un sens du suspense maîtrisé, de bout en bout et qu'il distille les surprises tout au long de la lecture. 
L'originalité de ce roman est dans son titre: Marc Welinski s'est amusé à créer une pathologie psychologique (le fameux syndrome de Croyde, qui à ma connaissance n'existe pas dans la réalité) pour servir son histoire. Il nous l'explique même dans ses moindres détails, avec interview du scientifique qui s'occupe de cette pathologie, le professeur Romestaing, et le passé de cette pathologie remontant au XIXe siècle, et même au delà, il me semble. 
Alors, il ne suffit pas de créer une pathologie, pour y croire, il faut que celel ci soit crédible, et, pour ma part, cette théorie se tient. Donc chapeau, pour cela, à l'auteur. 

En ce qui concerne le roman, celui ci se découpe en deux parties bien distinctes, qui sont les deux points de vue du couple de l'histoire: tout d'abord Dany, mari attentionné, mais qui, à plus de 50 ans, est au chômage et qui s'ennuie un peu, alors que sa femme, Agnès est une  femme d'affaires avisée, travaillant pour la maison de parfums Destut, et qui a des chances d'être élue business woman de l'année. 
Tout cela va partir en éclat quand Agnès va être témoin du "suicide" d'un SDF, dans le métro, une première fois. Sauf que ce ne sera pas la dernière. Et Dany, le mari attentionné, va alors mener sa petite enquête pour savoir ce qui s'est réellement passé. Sa femme est t'elle la victime ou la coupable dans l'affaire? 
L'auteur va ainsi nous dévoiler le passé d'Agnès et le doute va également s'insinuer dans la tête de Dany et du lecteur. 
Puis, les pièces du puzzle mise en place, c'est à Agnès de devenir la narratrice de cette histoire dans une deuxième partie moins trépidante que la première (au début du moins) mais tout aussi nébuleuse. 

C'est un artifice qui pourrait sembler  facile, le changement de point de vue, ainsi, l'auteur peut battre les cartes comme il l'entend pour que le lecteur se laisse surprendre, mais il faut que cela soit bien amené, et là ,c'est le cas, à tel point que je me suis démené tout du long  à avoir le fin de de cette histoire...de fous. 
En revanche, la "technique" du point de vue différent, en passant de Dany à Agnès, fait qu'il y a un sentiment de longueurs au début de la 2e partie, qui s'estompe au fil des pages. Mais je pense que ces longueurs s'explique par le fait que l'auteur part dans une autre direction et qu'il doit donner de nouvelles cartes de compréhension au lecteur...comme une 2e mise en route. 
Malgré ces petites longueurs, qui s'estompent vite (je ne les ai clairement ressenti que durant une dizaine de pages), le roman reprend un rythme de croisière haletant, qui ne nous lâche plus jusqu'à la fin et qui distille  son nouveau lot de surprises. 

Au final, un thriller psychologique de belle tenue qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout et surpris jusqu'à l'explication finale, avec la belle originalité de ce syndrome inventé de toute pièce. Je suis ravi d'avoir enfin pris le temps de le lire et j'ai hâte de retrouver le syndrome de Croyde dans un 2e volet, qui je pense, va concerner d'autres personnages, laissant Dany et Agnès à leur petite vie redevenue tranquille. 

Marc Welinski: Le Syndrome de Croyde, Editions Daphnis et Chloé, 513 pages, 2013


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