jeudi 27 avril 2017

Personne n'a oublié

4e de couverture: Sam, huit ans, tombe du haut d'une grange et meurt le crâne fracassé. Pour sa mère Colette, impossible de croire à un accident. Elle soupçonne François, son mari, un homme violent et secret, de ne pas être étranger au drame. Dix ans auparavant, Colette, enceinte d'un autre homme, a été contrainte de l'épouser. Dès lors, son mari a imposé la terreur et la tyrannie au sein de leur foyer. Bravant la violence de cet homme, Colette s'engage dans une dangereuse quête de vérité. Quel rôle a t-il joué dans la mort de Sam ? Et quel est ce trouble passé que François semble vouloir cacher à tout prix ? Au cœur de ce petit village du Morvan, les esprits s'échauffent et les tensions remontant à la guerre atteignent leur paroxysme. Le village bruisse de rumeurs et de douloureux secrets ne tardent pas à resurgir...

Ce premier roman fut une belle surprise. Teinté d'un suspense psychologique, qui nous fait tourner les pages rapidement, il nous plonge dans un village rongé par les secrets, en plein boum des années 60. 

J'ai de suite été emporté dans l'histoire tragique de Colette, cette jeune femme qui vient de perdre son fils de 8 ans, qui a trouvé la mort en faisant une chute dans la grange. Sauf que Colette ne croit pas à la thèse de l'accident et soupçonne son mari d'être le responsable. Ainsi, elle va mener l'enquête. 
Le style de l'auteur est fluide et je me suis laissé guider. Alors, on n'évite pas certaines répétitions, surtout au début, mais elles ne m'ont pas gênées car elles sonnent comme une litanie car ces répétitions concernent la mort de Sam et servent à faire comprendre la culpabilité que ressent Colette. Les chapitres courts servent aussi au rythme rapide du roman où les événements s'enchaînent a brides abattues.. En plus, les chapitres alternent entre passé et présent (ce que j'aime beaucoup dans les romans), et sont parfois intercalé avec des extraits du journal de Colette:entendre sa voix m'a fait me sentir plus proche d'elle. 
 Bon, je vous l'accorde, parfois, j'ai trouvé certains artifices concernant les révélations qui n'arrivent pas de suite (comme quelqu'un qui vient interrompre Colette et Robert ou François, juste au moment où ceux ci allaient révéler quelque chose sur la mort du petit garçon)
Mais bon, je serai indulgent par rapport aux artifices évoqués plus haut (peut être parce que c'est un premier roman, mais aussi parce que l'histoire m'a tout de même intrigué pour que je passe un bon moment). En fait, ce qui m'a plu, c'est que l'histoire se passe dans un petit village, dans les années 50/60 (les passages dans le passé,se déroulent vers 1952) où tout le monde se connait et où les secrets sont légions. J'ai alors été plongé dans une ambiance certes délétère et malsaine, mais qui m'a bien emporté. 

Heureusement, il y a aussi deux beaux personnages dans le roman: celui de Colette, forte et déterminée, qui cherchent à comprendre à tout prix ce qui est arrivé à son enfant, et Madeleine, sa voisine et meilleure amie, qui sera là pour l'épauler dans son enquête. Sans oublier le Docteur Verdier, le protecteur de Colette depuis toujours. 

En fait, ce roman m'a rappelé certains romans  "régionaux" comme ceux de Christian Signol ou Gilbert Bordes, que je lisais étant ado. Replonger dans ces histoires de village m'a énormément plu et la plume de l'auteure, même si elle est encore balbutiante (elle ne pourra que s'améliorer) , a su m'embarquer dans cette histoire tragique.  

Au final, une belle surprise que ce roman là, avec un suspense qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout, rempli de secrets comme beaucoup de villages en ont connu dans les années d'après-guerre. Une plume balbutiante mais prometteuse que je vous encourage à découvrir. 

Merci aux Editions Terra Nova pour cette belle découverte. 

Stéphanie Exbrayat: Personne n'a oublié, Editions Terra Nova, 269 pages, 2017


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