jeudi 26 octobre 2017

Le feu, la vie

4e de couverture: Du vieux palais voisin, Rocco a longtemps admiré le golfe en contrebas, les plages de sable pâle, la mer recommencée. Mais depuis qu'une insolite et séduisante famille mi-russe mi-française l'habite, c’est un autre spectacle qui l’attire : Ludmilla à son violon, Irina dansant parmi les herbes folles, Varvara l’imprévisible avec ses allures de bohème et ses rêves d’écrivain. Rocco sait que désormais son existence va changer ; déjà, son père, le tyrannique capitaine au long cours, ne réclame plus « Paix et silence », n’accuse plus ses fils d’être incapables de trouver le courage de vivre : à présent, il organise des repas sous la tonnelle, prend le voisin, Vadim, en aparté, lui explique le sud de l’Italie…
Il semble que tout soit touché par une sorte de grâce. Une grâce née du choc explosif de deux familles. Séduction et répulsion : les scènes se succèdent, cocasses ou douloureuses. Parents inquiets, filles excessives, adolescents fiévreux autour desquels gravitent des personnages insolites : une grand-mère russe dite « le vieux dragon », les « tantines » italiennes, jumelles infantiles, le « professeur » aux idées noires, et tout un village.
Un univers tchékhovien dans l’âpre Sud italien, mais surtout une merveilleuse exhortation à la vie, au feu de la vie.

Quelques jours ont passés après la fin de ma lecture du roman de Nathalie Bauer. Qu'en reste t'il? 
Ce que je retiens avant tout de ce joli roman, c'est l'ambiance chaude et fort agréable du livre. Nathalie Bauer a su retranscrire à merveille le Sud de l'Italie, sa torpeur, sa douceur, sa chaleur,sans oublier le côté violent et parfois sanglant de ce pays, à travers le crime organisé, qui est comme un fantôme qui plane au dessus de ce petit coin de paradis. 
L'histoire en elle même est simple et peu trépidante: on suit simplement deux familles voisines, sur plus de sept ans, à travers le regard de Rocco, le plus jeune des fils du capitaine de bateau, souvent parti en mer. Mais je pense que l'intérêt du livre est ailleurs que dans l'histoire. Elle est dans l'ambiance donc, où l'on navigue entre Italie et Russie (grâce à la deuxième famille, celle de Vadim, peintre franco russe, qui va insuffler un nouveau souffle à ce petit coin d'Italie). Mais l'intérêt est aussi dans le style rythmé et chantant de l'auteure,à tel point que je me laissais bercer par lui, étant emporté ailleurs. 
En revanche, j'ai trouvé que les personnages, pourtant bien dessinés et ayant une vie propre perdait de l'intérêt au fil de ma lecture, surtout que certains disparaissent provisoirement ou définitivement. Je ne ressentais pas grand chose devant leur destin, ce qui n'est jamais bon signe, ma foi. 
Au final, un roman agréable à lire, qui nous embarque pour l'Italie du Sud. L'histoire en elle même a peu retenu mon attention. C'est le style de l'auteure qui m'a charmé et fait aller au bout de ma lecture, un style plein de drame et aussi enivrant qu'un vin. 

Merci aux Editions Philippe Rey pour ce petit voyage en Italie.

Nathalie Bauer: Le feu, la vie, Philippe Rey, collection "Fugues", 286 pages, 2007


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