lundi 2 avril 2018

1666

4e de couverture: 1666 : l'année de la grande peste en Europe. Punition de Dieu infligée aux hommes ou intervention du Malin ? Les passions s'exacerbent, la peur se répand et la trame fragile du tissu social se délite. Eyam, un village perdu du centre de l'Angleterre, n'est pas épargné par l'épidémie et ses habitants décident de se mettre en quarantaine sous l'influence d'un pasteur au charme ambigu. Très vite, Anna Frith, une jeune servante qui élève seule ses deux enfants, se distingue par son abnégation dans les soins qu'elle prodigue aux malades et le courage qu'elle affiche lorsque la superstition renaît et entraîne une chasse aux sorcières meurtrière. Dans ce huis clos suffocant où les hommes se révèlent diaboliques, cette jeune femme sans éducation fera triompher la générosité et la raison, au péril de sa vie.

Il m'a fallut une semaine pour lire ce livre. Pourtant, il n'est pas la cause de mon désintérêt pour la lecture et ma lenteur car je l'ai trouvé bien. 
Non, je pense que ma boulimie livresque de la semaine passée, et qui m'a vu enchaîner 3 livres en quelques jours en est la cause. Je pense que j'avais besoin d'une petite pause. 

Ce roman historique relate la peste qui frappa l'Angleterre en cette année 1666 et plus particulièrement un petit village (celui d'Eyam, perdu au centre de l'Angleterre),et elle est vu par l'intermédiaire d'une jeune servante, Anna, qui va voir sa vie bouleversée par cette tragédie.
J'ai beaucoup aimé le mélange de religion, superstition et sorcellerie que renferme ce roman. J'ai aimé le personnage d'Anna, jeune femme courageuse, rempli de compassion et faisant tout pour aider son prochain. J'ai aimé la voir évoluer et devenir cette femme forte qui va lutter pour sa survie. Quand on y pense, ce roman est un roman d'émancipation. L'émancipation d'une jeune femme qui va se révéler face à l'adversité. 

Alors, je préfère prévenir, ce roman n'est pas joyeux du tout (on pourrait s'en douter de par son sujet) et le huis clos qui s'installe dans ce village, dont les habitants vont se couper du monde afin de ne pas propager la maladie, fait que certains passages (surtout ceux décrivant les corps des mourants) sont d'une violence inouïe et pourraient en choquer certains. Mais l'auteur dépeint la cruelle réalité de l'époque et de cette épidémie. Mais j'ai souvent froncé le nez et avoir un visage dégoûté à la lecture de certains passages.
Les personnages antipathiques ne manquent pas dans ce village, à commencer par le père d'Anna: c'est un être abject qui ira jusqu'aux plus basses besognes pour se faire de l'argent sur le malheur des autres. Mais la nature humaine d'autres personnages sont guidés par la peur, comme la scène du lynchage d'Anys Gowdie, et de sa tante, qui soigne par les plantes et qui sont considérées comme des sorcières. Tout cela nous est décrit dans les moindres détails. 
Autre petit détail: la religion a une place importante dans le roman et le pasteur du village Michael Montpellion, n'y est pas étranger. C'est lui qui impose aux habitants de mettre le village en quarantaine et qui garde la main mise sur le village, même s'il se dépense sans compter pour son prochain. Alors Dieu est souvent évoqué dans le roman. 

Au final, un roman historique bien mené, qui vous emmène dans un univers de croyances, de morts et de superstitions, avec son lot de personnages courageux (braves Anna et Elinor) qui feront face à l'adversité, rempli de situations graves et parfois effrayantes. Un roman qui ne ménage pas quelques surprises, jusque dans ses dernières pages. Un roman que j'ai pris le temps de lire, pour peut être m'y imprégner et aussi car le sujet était un peu difficile à aborder. Un roman dont  je ne regrette pourtant pas la découverte. 

Géraldine Brooks: 1666, (Year of wonders), 10/18, 335 pages, 2003



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